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AXE 1. La notion de « français standard » et ses avatars
1.1. Délimitation(s)
- Les conceptions d’un supposé « français standard » et leurs relations avec les normes prescriptives. Positions en présence, notamment en vue de l’enseignement-apprentissage du FLM et du FLE. La norme dans les travaux des chercheurs qui travaillent à distance sur le français.
- Variantes notionnelles et terminologiques (« français standard », « français vernaculaire », « français de référence », etc.). Mais aussi stratégies éventuelles en vue d’esquiver ces termes.
- Rapports avec les différents types de variations (diatopique, diastratique, etc.). Statut des français dits populaires ou régionaux ; émergence de normes de genre, de normes régionales.
1.2. Rapport aux données
- La norme prescriptive (injonctive), par opposition à la norme descriptive, i.e. conçue comme « ce qui existe » par opposition à « ce qui n’existe pas » (cf. Berrendonner 1982 ; Béguelin 1988, 1993). La norme comme ce qui est majoritairement pratiqué et observé (norme dite parfois « objective »).
- Le traitement des normes dans les études et travaux de référence. Catégories utilisées pour disqualifier ou non des données. Statut conféré aux faits anomaux, aux hapax, norme et tri des observables.
- Les jugements de grammaticalité, leur exploitation, leur impact épistémologique (cf. Shutze 1996). Positionnements des linguistes face aux données primaires et aux données secondaires : « linguistique de controverse » vs linguistique d’observation.
- La base empirique des normes. Questions de fréquence et de régularité statistique. Dispose- t-on de données suffisantes pour cerner les limites de l’usage ?
1.3. Statut conféré à la variation
- Rapports possibles entre la théorie et les faits linguistiques (cf. Willems 1985). Faits de langue devant être retenus pour une description grammaticale satisfaisante (Deulofeu & Valli 2007).
- Fonctions des variantes et modélisation de la variation (cf. Frei 1929 ; Berrendonner et al. 1983 ; Berrendonner 1988 ; Gadet & Guerin 2022...).
- Peut-on concevoir une norme qui intègre des faits de variations ? Dans quelles limites ?
- Pistes en vue d’intégrer la variation à la norme et à l’enseignement.
AXE 2. Analyse des discours normatifs-prescriptifs
2.1. Champ notionnel et lexical de la norme
- Le lexique de la norme et de la transgression ; les différents champs couverts par le mot de « norme » (cf. Rey 1972).
- La norme et les « styles contextuels » de Labov (1972). L’actualité des notions de « grammaire première » vs « grammaire seconde », de « langue du dimanche » (Blanche- Benveniste 1985, 1990, 2010, 22023...).
2.2. Normes et argumentation
- Arrière-plans épistémologiques : les conceptions de la langue qui inspirent les prescriptions.
- L’écrit vu comme modèle de la langue.
- Les justifications avancées par les puristes en faveur des variantes « normatives », et les conceptions de la langue qui sous-tendent ces justifications (cf. Deulofeu 1982) : la langue comme représentation du monde, la langue comme outil de communication, la langue comme système de signes... La tendance à naturaliser les règles héritées (Berrendonner 1986 ; Benzitoun 2021).
- Mœurs rhétoriques dans les discours grammaticaux ; stratégies d’occultation des prescriptions.
2.3. Dimensions historique et sociolinguistique
- Histoire et évolution de la norme et des discours normatifs sur le français. La notion de bon usage. L’actualisation des normes : opportunités et obstacles.
- La dimension sociolinguistique des formes stigmatisées.
- Points de vue externes : le rôle des médias, des controverses publiques, des représentations des citoyens par rapport à la langue. La norme du point de vue anthropologique, comme régulatrice des comportements humains.
- Normes et discriminations. Conséquences prévues ou non, surinvestissements idéologiques.
AXE 3. Norme et discours
- Les normes qui dépassent le cadre de la morphosyntaxe : par exemple, les modèles de rédaction plus ou moins implicites, les « traditions discursives » (Kabatek 2015).
- Les « modèles de langue » dans l’enseignement. Les normes implicites de l’orateur (par exemple en vue de s’adapter à son public).
- Les normes implémentées dans les correcteurs grammaticaux des traitements de texte et leur influence sur les pratiques de rédaction.
- La place de la norme dans les productions générées par l’Intelligence Artificielle (IA) : structures favorisées ou au contraire censurées par les outils de nouvelle génération.
AXE 4. Les effets des normes sur la langue
- Décalages et congruences entre normes et usages (cf. Aquino-Weber et al. 2021).
- Intériorisation des normes (Gadet, 1995) ; traces et effets des prescriptions scolaires dans la conversation ordinaire ou la langue surveillée (lapsus, doublets, cf. Béguelin 2021, stratégies d’évitements, hypercorrections, cf. Berrendonner 1998).
- La réception du discours normatif et de ses prescriptions : enquêtes et témoignages. Les « batailles perdues » de la prescription.
- Les effets des normes sur le système linguistique (dans l’histoire du français et de nos jours).
- Études de cas, centrées par exemple sur :
- un point de grammaire (les accords ; les relatives, cf. Deulofeu 1981 ; l’usage des modes, etc.) ;
- la proscription d’un type particulier d’expression (cf. par contre vs en revanche, etc.) ; de tel dérivé ou de tel lexème (faire, d’où une certaine prolifération d’effectuer), etc.
- le sort réservé aux emprunts.
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