4-6 juin 2025 Fribourg (Suisse)

📃 Appel à communication > Axes de recherche

AXE 1. La notion de « français standard » et ses avatars

1.1.  Délimitation(s)

  • Les conceptions d’un supposé « français standard » et leurs relations avec les normes prescriptives. Positions en présence, notamment en vue de l’enseignement-apprentissage du FLM et du FLE. La norme dans les travaux des chercheurs qui travaillent à distance sur le français.
  • Variantes notionnelles et terminologiques (« français standard », « français vernaculaire », « français de référence », etc.). Mais aussi stratégies éventuelles en vue d’esquiver ces termes.
  • Rapports avec les différents types de variations (diatopique, diastratique, etc.). Statut des français dits populaires ou régionaux ; émergence de normes de genre, de normes régionales.

1.2.  Rapport aux données

  • La norme prescriptive (injonctive), par opposition à la norme descriptive, i.e. conçue comme « ce qui existe » par opposition à « ce qui n’existe pas » (cf. Berrendonner 1982 ; Béguelin 1988, 1993). La norme comme ce qui est majoritairement pratiqué et observé (norme dite parfois « objective »).
  • Le traitement des normes dans les études et travaux de référence. Catégories utilisées pour disqualifier ou non des données. Statut conféré aux faits anomaux, aux hapax, norme et tri des observables.
  • Les jugements de grammaticalité, leur exploitation, leur impact épistémologique (cf. Shutze 1996). Positionnements des linguistes face aux données primaires et aux données secondaires : « linguistique de controverse » vs linguistique d’observation.
  • La base empirique des normes. Questions de fréquence et de régularité statistique. Dispose- t-on de données suffisantes pour cerner les limites de l’usage ?

1.3.  Statut conféré à la variation

  • Rapports possibles entre la théorie et les faits linguistiques (cf. Willems 1985). Faits de langue devant être retenus pour une description grammaticale satisfaisante (Deulofeu & Valli 2007).
  • Fonctions des variantes et modélisation de la variation (cf. Frei 1929 ; Berrendonner et al. 1983 ; Berrendonner 1988 ; Gadet & Guerin 2022...).
  • Peut-on concevoir une norme qui intègre des faits de variations ? Dans quelles limites ?
  • Pistes en vue d’intégrer la variation à la norme et à l’enseignement.

AXE 2. Analyse des discours normatifs-prescriptifs

2.1.  Champ notionnel et lexical de la norme

  • Le lexique de la norme et de la transgression ; les différents champs couverts par le mot de « norme » (cf. Rey 1972).
  • La norme et les « styles contextuels » de Labov (1972). L’actualité des notions de « grammaire première » vs « grammaire seconde », de « langue du dimanche » (Blanche- Benveniste 1985, 1990, 2010, 22023...).

2.2.  Normes et argumentation

  • Arrière-plans épistémologiques : les conceptions de la langue qui inspirent les prescriptions.
  • L’écrit vu comme modèle de la langue.
  • Les justifications avancées par les puristes en faveur des variantes « normatives », et les conceptions de la langue qui sous-tendent ces justifications (cf. Deulofeu 1982) : la langue comme représentation du monde, la langue comme outil de communication, la langue comme système de signes... La tendance à naturaliser les règles héritées (Berrendonner 1986 ; Benzitoun 2021).
  • Mœurs rhétoriques dans les discours grammaticaux ; stratégies d’occultation des prescriptions.

2.3.  Dimensions historique et sociolinguistique

  • Histoire et évolution de la norme et des discours normatifs sur le français. La notion de bon usage. L’actualisation des normes : opportunités et obstacles.
  • La dimension sociolinguistique des formes stigmatisées.
  • Points de vue externes : le rôle des médias, des controverses publiques, des représentations des citoyens par rapport à la langue. La norme du point de vue anthropologique, comme régulatrice des comportements humains.
  • Normes et discriminations. Conséquences prévues ou non, surinvestissements idéologiques.

AXE 3. Norme et discours

  • Les normes qui dépassent le cadre de la morphosyntaxe : par exemple, les modèles de rédaction plus ou moins implicites, les « traditions discursives » (Kabatek 2015).
  • Les « modèles de langue » dans l’enseignement. Les normes implicites de l’orateur (par exemple en vue de s’adapter à son public).
  • Les normes implémentées dans les correcteurs grammaticaux des traitements de texte et leur influence sur les pratiques de rédaction.
  • La place de la norme dans les productions générées par l’Intelligence Artificielle (IA) : structures favorisées ou au contraire censurées par les outils de nouvelle génération.

AXE 4. Les effets des normes sur la langue

  • Décalages et congruences entre normes et usages (cf. Aquino-Weber et al. 2021).
  • Intériorisation des normes (Gadet, 1995) ; traces et effets des prescriptions scolaires dans la conversation ordinaire ou la langue surveillée (lapsus, doublets, cf. Béguelin 2021, stratégies d’évitements, hypercorrections, cf. Berrendonner 1998).
  • La réception du discours normatif et de ses prescriptions : enquêtes et témoignages. Les « batailles perdues » de la prescription.
  • Les effets des normes sur le système linguistique (dans l’histoire du français et de nos jours).
  • Études de cas, centrées par exemple sur :
    • un point de grammaire (les accords ; les relatives, cf. Deulofeu 1981 ; l’usage des modes, etc.) ;
    • la proscription d’un type particulier d’expression (cf. par contre vs en revanche, etc.) ; de tel dérivé ou de tel lexème (faire, d’où une certaine prolifération d’effectuer), etc.
    • le sort réservé aux emprunts.
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